Dans mon sac, Test Matériel Julien PASTERNAK Dans mon sac, Test Matériel Julien PASTERNAK

Dans mon sac: Julien Pasternak (2022)

Contenu du sac photographe Julien Pasternak Peak Design Everyday Backpack, Fujifilm, Godox, Manfrotto

Mon sac a connu un certain nombre d'évolutions au cours des années écoulées, parce que mon métier et ma façon de le faire ont évolué, et qu'en conséquence mon matériel a évolué en même temps. Voici l'édition 2022 de mon sac photo.

Sac: Peak Design Everyday Backpack 30l v1

Je l'utilise depuis quatre ans, toujours personnalisé, toujours increvable. J'ai commencé par le détester puis j'ai fini par le comprendre et me l'approprier, pour ne plus pouvoir m'en passer au final.

Je l’ai largement customisé et il a connu un peu de couture, notamment pour lui rajouter une étagère en partie haute, et si ce n'était un léger jaunissement avec le temps, la faute à la couleur gris clair que j'ai choisi à l'origine, et une usure des coutures des étagères, il est comme neuf. Je tenterais bien un petit tour en machine cela dit, et les coutures se règlent facilement avec un petit coup de ciseau.

Je pense dans tous les cas qu'il va me suivre encore quelques saisons tellement j'ai pris mes marques avec lui, et si vous voulez en savoir plus, je vous invite à consulter le test que je lui ai consacré dans lequel j'explique en détail comment je le charge/décharge, et pourquoi c'est le sac parfait pour moi.

Appareils: 2 x Fuji X-T3 + 1 x Fuji X100V

Comme mon sac, mes X-T3 ont fait un bout de chemin avec moi puisque je les ai achetés début 2019. Mon seul regret est de les avoir pris gris plutôt que noirs, l'apparence métallisée étant en fait du plastique peint qui vieillit moins bien que la peinture noire de l'autre version. C'est un point sur lequel je me fais fréquemment avoir, au point que je me suis juré de ne plus prendre que des appareils noirs simples à l'avenir.

Normalement je renouvelle mes appareils plus fréquemment mais les confinements successifs et le fait qu'ils ont au final peu servi pendant cette période m'ont poussé à les garder plus longtemps. Je ne suis par ailleurs pas fou des "améliorations" très (trop) orientées vidéo du X-T4, ce qui me fait réfléchir à passer à la gamme X-Pro pour mon prochain achat. Vu que Fuji vient d'annoncer sa nouvelle génération de capteurs, je vais attendre les prochaines générations de ces deux gammes d'appareils avant de faire un choix définitif, et peut-être tenter de me faire prêter un X-Pro 3 et les optiques en F2 pour voir s'ils me conviennent en environnement de travail.

Le X100V est mon appareil personnel, mais il est tellement peu encombrant que je l'emmène partout avec moi, toujours en bandoulière. Du coup, il est hors de mon sac quand je me déplace et dans mon sac quand les X-T3 sont sortis, ce qui fait que je peux documenter facilement ce qui m'entoure avant même d'être en place. Et il fait un parfait appareil de Back-Up si un de mes X-T3 venait à me jouer des tours (l'un des deux est capricieux depuis quelques semaines et va partir en révision pendant les vacances).

Optiques: XF 10-24mm f4.0, 23mm f1.4, 35mm f1.4, 56mm f1.2, 80mm macro f2.8

Un des secteurs qui peut être amené à évoluer de mon sac, parce que je cherche toujours à améliorer la portabilité de mon matériel, donc à en diminuer le poids et l'encombrement.

Le 10-24mm f4 est mon optique de dancefloor, elle a pour elle sa grande qualité optique et sa versatilité, et contre elle son encombrement et son poids, pas si importants, mais je m'en sers en tenant l'appareil d'une main et plutôt bas, la gauche étant prise par le flash, donc chaque gramme compte. J'envisage d'essayer le 12mm f2 Samyang pour le remplacer, affaire à suivre.

Le 23mm f1.4 est mon optique la plus utilisée de très loin. Il est globalement toujours monté sur un de mes appareils et si ce n'est pas le cas, c'est que le X100V n'est pas loin. Ma focale préférée, que j'envisage parfois de remplacer par la version f2. Mais je n'arrive pas à m'y résoudre, d'autant plus que la nouvelle version du 1.4 a perdu beaucoup de ce qui faisait le charme de cette optique et que le retour en arrière pourrait être difficile.

Le 35mm est mon optique d'appoint, elle me sert à faire les détails proprement ou à avoir un peu plus de profondeur en reportage, et souvent les arrière-plans sont plus faciles à nettoyer avec cette focale.

Le 56 me sert pour les portraits ou quand je veux varier un peu les photos une fois que j'ai fait le tour au 23mm.

J'utilise très peu le 80mm, encore moins en macro, mais quand j'en ai besoin je suis content de l'avoir. dans tous les cas, il couvre le gros de l'utilisation de mon 50-150, en moins encombrant, et je n'arrive plus à fonctionner avec un zoom donc ça me va très bien au final, même si je reprendrais plus facilement le 90mm f2 si je devais refaire mon achat.

Flashes: 2 x Godox V1 et 1 x Godox AD100 Pro

J'utilise les flashes Godox depuis longtemps et j'en suis ravi. En début d'année dernière j'ai acheté un AD100 Pro, intrigué par sa petite taille, et j'en suis tombé fou amoureux.

Pour rester dans le même format de tête et de batterie, je l'ai complété par deux V1f, qui ont remplacé mes minuscules V350f, pour un bilan mitigé. Les V1 pèsent lourd sur l'appareil au contraire des V350, et au final je m'en sers essentiellement en déporté donc plusieurs AD100 Pro, plus performants et moins encombrants, feraient parfaitement l'affaire, et je pourrai ressortir mes V350 quand le besoin d'un flash cobra se fait sentir. C'est probablement sur ce point que mon kit va fortement évoluer dans les mois à venir.

J'ai également plusieurs kits de modeleurs Godox, dont les grilles que j'utilise beaucoup, mon seul regret étant qu'on est obligé d'acheter un kit complet par flash là où on peut juste avoir besoin d'un filtre.

J'ai aussi deux déclencheurs Godox X-Pro F dont l'un commence à fatiguer, mais qui fonctionnent très bien.

Lanières: 3 x Peak Design Leash

J'ai essayé beaucoup de lanières pour mes appareils photo, mais au final avec des appareils aussi compacts et légers il suffit de peu. Les Peak Design sont légères, confortables, peu encombrantes, disponibles dans plein de couleurs, faciles à enlever où à mettre en mode latéral, et on peut facilement gérer deux caméras à la fois. Et ce sont les moins chères de toutes celles que j'ai essayé, imbattable.

Pieds flashes: Manfrotto 5001B, perche DJI Osmo, Pince Smallrig

Dans la mesure ou j'utilise mes flashes à 98% en déporté, soit sur pied, soit sur une perche que je tiens à la main, il me faut des supports.

J'ai toujours un pied Manfrotto parce que dans certaines situations, rien ne bat le confort de déplacer facilement son flash sur un pied. Ce modèle est le plus compact une fois replié que j'ai pu trouver, et il est assez stable pour ne pas être renversé trop fréquemment par accident.

Pour tenir mon flash à bout de bras, j'ai recyclé une perche de DJI Osmo première génération, et ça fait très bien le job. Mais si je passe à plusieurs AD100 Pro, Godox propose un grip qui a l'air parfait.

Pour positionner mes flashes tout autour de la piste, je me repose sur des pinces Smallrig, peu encombrantes, fiables, et qui s'accrochent un peu partout assez facilement.

Le petit adaptateur bleu Novoflex me permet de positionner un flash cobra sur un pied et de le tourner facilement.

Divers:

Batterie 25000Mah (dans le sac): Un gros modèle qui me permet d'être 100% autonome et de ne pas dépendre d'une prise murale pour charger mes batteries. J'ai également installé dans un compartiment de mon sac des chargeurs pour les différents types de batteries que j'utilise, que je mets à charger directement quand elles sont vides.

Peak Design Range Pouch v2: Un petit sac dans mon grand sac, qui passe sur ma ceinture pendant le travail et contient mes batteries, cartes mémoires, un miroir rond de chez Muji et tout accessoire dont je pourrais avoir besoin dans mon travail.

Portes cartes Think Tank: Je les ai acheté quand j’ai commencé mon activité il y a 10 ans, ils n’ont pas bougé.

Enregistreur audio Roland R-07: J’ai toujours sur moi un enregistreur audio, parce que j aime garder les sons quand je fais des photos. Je n’ai encore jamais pu intégrer de l’audio proprement dans une galerie, mais un jour pourquoi pas…

Batterie Magsafe Apple: Parce que je n’aime pas laisser mon iPhone charger dans mon sac, j’ai cette batterie qui se clipse dessus magnétiquement, et je la recharge sur l’autre batterie quand elle est vide.

Peak Design Propad: Pour avoir un seul appareil en bandoulière, mais le second sous la main, ou quand je veux avoir mon enregistreur audio sur moi pour capter les sons qui m’entourent.

Brosse à dents/dentifrice/médicaments: Je prends soin de moi, mais parfois on a des petits bobos, donc j’ai toujours du doliprane et du nociceptol sur moi si les muscles commencent à tirer.

Plein de batteries: Petit défaut des Fuji, les batteries sont petites et il en faut beaucoup, je mets un élastique autour de celles qui sont chargées pour les repérer facilement.

Lunettes de soleil bleues: Je vous renvoie à ma présentation pour découvrir pourquoi j’aime tant les lunettes de soleil bleues (et les gants de conduite).

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Test Grand angles Fuji: 8-16mm f2.8 vs f10-24mm f4

L'été dernier, après une longue formation sur la photographie de mariage, je me suis décidé à changer d’approche concernant les photos de soirée. Jusque là, j’avais pris l’habitude de photographier les dancefloors entre le 16 et 23mm Fuji (donc équivalents 24 et 35mm), mais les photos que j’aime d’autres photographes sont quasi systématiquement prises à l’ultra grand-angle, et je me suis donc décidé à faire évoluer mon kit.

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @11mm - 1/60s, f4.0, ISO 800

La focale me permet de capter beaucoup d’informations dans cette image, et de faire le ménage par la suite.

Fujifilm X-T3 + XF8-16mmf2.8 R LM WR @8.1mm - 1/60s, f2.8, ISO 800

Photo prise volontairement à 8mm pour voir les distorsion qui sont, effectivement très présentes même assez loin des bords de l’image.

Magie de ce blog, je peux désormais me faire prêter assez facilement du matériel difficile à trouver autour de moi, et si un de mes amis avait un 10-24mm f4 à me prêter, le 8-16 était un peu plus rare dans mon entourage, et j’ai eu la chance d'être en contact avec Fujifilm France à ce moment là qui a accepté de me le prêter une semaine où j’avais un peu de travail, des dancefloors et l’opportunité de tester les deux optiques côte à côte.

Voici donc le résultat de ce test, réalisé dans les conditions suivantes: J’ai eu le 10-24 environ 3 semaines avant d’avoir le 8-16 en mains, j’ai donc pu me familiariser avec les focales un petit moment avant de les mettre face à face, ce qui n'était pas du luxe vu que je n’avais jamais shooté une soirée aussi large auparavant. Le test est donc plutôt fair-play puisque je shootais à ce moment là comme je shoote depuis quelques mois que j’ai réalisé ce test, aucun objectif n’a donc été défavorisé par ma manière de faire.

Commençons par les caractéristiques de chaque objectif:

  • Le 10-24mm, comme son nom l’indique, est un zoom qui oscille entre 10 et 24mm et a une ouverture maximale de f4. La version que j’ai eu en test était l’ancienne, qui n’avait pas de résistance à l’humidité et à laquelle il manquait la bague d’ouverture avec les marquages. C’est a priori une optique conçue pour du paysage vu sa faible ouverture, qu’on pourrait croire davantage conçue pour un trépied et des poses longues, mais qui s’est montrée très capable et versatile dans toutes les situations auxquelles je l’ai exposée. Son poids plume de 410g, la stabilisation optique, et des dimensions très raisonnables compte tenu de sa focale, font qu’elle ne se fait pas trop sentir dans un sac ou à bout de bras, ce qui est important dans mon cas puisque je tiens un flash sur perche dans la main gauche et donc l’appareil de la seule main droite.

  • Le 8-16, de son coté, va aller de 8 à 16mm et a une ouverture maximale de f2.8. Il ouvre donc nettement plus grand, capte plus de choses à la focale la plus large, mais est plus serré au zoom maximal. Avantage à l’ouverture pour cette optique, qui ouvre à f2.8 et laisse donc entrer deux fois plus de lumière à ouverture maximale. Il est beaucoup plus encombrant que le 10-24, comme vous le verrez sur les photos, et pèse le double de son ainé à 805g sur la balance. Il se sent dans un sac photo et à bout de bras, avec 30% de poids en plus, bien qu’il présente d’autres avantages.

Pour faire mes images, j’ai utilisé la manière de faire qui est devenue mon habitude depuis quelques mois: un flash sur perche que je tiens dans ma main gauche, ce qui me permet de l’orienter facilement et de n'éclairer que ce qui m’intéresse dans l’image, ce qui a un grand intérêt dans une image très large, donc pouvant potentiellement comporter beaucoup (trop?) d’informations. Sur le flash, j’installe une grille qui limite la largeur de la zone éclairée, ainsi qu’un filtre 1/4 CTO. Dans la main droite, je tiens l’appareil photo avec un niveau de zoom défini à l’avance (généralement 12mm) pour tout ce qui est photo spontanée, que je fais évoluer quand on m’arrête pour faire une photo plus posée, ce qui arrive quand même fréquemment dans les évènements où je travaille.

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @10mm - 1/60s, f4.0, ISO 800

S’il subsiste des distorsion à 10mm sur cette photo non recardée, elles sont beaucoup moins agressives que sur le 8-16 à 8mm où elles mangent l’image, alors que sur celle-ci l’action permet d’oublier le grand angle exagéré.

XF 10-24mm f4

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @10mm - 1/60s, f4.0, ISO 800

Sur les plans larges, le 10-24 capte beaucoup d’informations avec une distorsion modérée qui est au final rarement gênante.

  • Le 10-24 a comme atout principal sa légèreté, il est un peu plus lourd que les optiques fixes que j’utilise habituellement mais ça ne se sent pas sur une soirée, même longue. Le pare soleil est amovible, ce qui est une bonne nouvelle vu que c’est la première chose dont je me débarrasse en ouvrant la boite, et on peut mettre des filtres UV pour protéger le verre, ce qui est la première chose que j’ajoute en ouvrant la boite (le gain en encombrement et en rapidité de mise en place vaut largement les petits défauts optiques qu’on peut avoir de temps en temps, dont je me suis mis à jouer et qui sont devenus une de mes marques de fabrique par ailleurs). L’ouverture à F4 a été un des freins dans mes considérations d’achats de cette optique, mais à l’usage je suis rarement en dessous de f5.6 en photo de soirée et c’est donc finalement, dans mon cas du moins, très peu sensible. La qualité optique est bonne, même si en mettant côte à côte une photo prise à 24mm au 10-24 et la même photo prise au 23mm F1.4, il ne peut y avoir aucun doute sur quelle optique a fait quelle photo. Les photos à 10mm sont sensiblement déformées, ce qui m’a semblé être un problème au premier abord, mais j’ai fini par m’y faire et le gérer correctement.

  • Le 8-16 a comme atout principal son ouverture et sa qualité optique, un cran au dessus de son ainé. Et en paysage ou en architecture, je n’hésiterais pas à vous le recommander même s’il fait le double du prix du 10-24, tellement la qualité optique est incroyable, surtout pour un zoom. Mais pour du dancefloor, en particulier dans mon fonctionnement il a deux gros défauts: Premièrement, il est très lourd, et après quelques minutes à le tenir à bout de bras, même si je fais du sport et je suis capable de porter des poids assez lourds, je me suis régulièrement arrêté pour relaxer mon poignet qui était crispé par l’effort. Le second gros défaut de cette optique, c’est que le verre est bombé, avec un pare soleil inamovible, et l’impossibilité de mettre un filtre pour le protéger, ce qui peut se montrer problématique vers 2h du matin, quand tout le monde commence être bien alcoolisé et que des coups involontaires peuvent arriver sur le matériel. Le 8mm est inutilisable en photo de soirée tellement il déforme l’image et la rend difficile à exploiter, même après correction, n’apporte rien par rapport aux 10mm de son concurrent, et sur un évènement, le 16mm est trop large pour les quelques fois où on doit s’arrêter pour faire une photo posée.

Fujifilm X-T3 + XF8-16mmf2.8 R LM WR @8mm - 1/125, f2.8, ISO 3200

Le 8-16 brille particulièrement quand on veut faire des plans larges incluant beaucoup de decor, où il produit de très belles images aux lignes bien droites.

Fujifilm 10-24mm f4

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @10mm - 1/60s, f4.0, ISO 1600

Sur des plans plus larges, le 10-24 s’en sort très honorablement, même si je trouve la différence sensible avec son grand frère qui lui est très supérieur sur ce point. De même, l’ouverture maximale permet au 8-16 de gagner haut la main sur ce type d’images en configuration soirée. Mais ma priorité étant à l'évènement plutôt qu’à l’architecture, le 10-24 est largement suffisant pour mon usage.

Fujifilm X-T3 + XF8-16mmf2.8 R LM WR @8.1mm - 1/125s, f2.8, ISO 160

Le gros intérêt du 8-16 est de cadrer large et de recadrer, même fortement, après coup, pour s’assurer de capter toute la scène sans couper une main ou autre, mais le 10-24 s’acquitte aussi très bien de cette tâche

Fujifilm X-T3 + XF8-16mmf2.8 R LM WR @16mm - 1/125s, f3.2, ISO 160

A 16mm, on peut faire des portraits plus posés, mais au prix d’un recadrage conséquent dans le cas de cette photo.

Fujifilm XF8-16mm f2.8

Fujifilm X-T3 + XF8-16mmf2.8 R LM WR @8mm - 1/125s, f3.2, ISO 160

Une image qui illustre bien les fortes distorsion à 8mm, qui ne posent pas problème tant qu’on photographie des lignes mais sont peu flatteuses pour un portrait, même en mouvement.

Fujifilm XF10-24mm f4

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @10mm - 1s, f4.0, ISO 160

Une distorsion nettement plus supportable sur cette version de l’image (non recadrée) avec le 10-24 à 10mm

Fujifilm XF10-24mm f4

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @24mm - 1/125s, f4.0, ISO 1600

Quand on crée sa propre lumière, le 10-24mm fait parfaitement l’affaire sur ce genre de scènes où il pourrait rapidement se retrouver limité sans les flashes placés derrière les danseuses.

Fujifilm XF 10-24mm f4

Fujifilm X-T3 + XF10-24mm f4 R OIS @10mm - 1/125s, f4.0, ISO 1600

Avec un flash derrière et un flash cobra sur l’appareil, on obtient des résultats tout à fait probants malgré l’ouverture maximale à f4 du 10-24mm

Ne nous méprenons pas, je détourne des optiques de l’usage pour lequel elles ont été conçues en les emmenant sur le dancefloor, le 8-16mm f2.8 est une optique superbe et si je faisais du paysage ou de l’architecture, je ne me poserais pas une seconde la question malgré son prix deux fois plus élevé que celui du 10-24. Mais dans mon contexte d’utilisation, j’ai besoin d’une optique légère, fiable, capable de prendre des coups, et l’ouverture à f4 qui m’a fait tant hésiter ne me gène au final pas du tout dans mon quotidien. Bonus que j’ai découvert après avoir acheté mon exemplaire du 10-24, il a été mis à jour récemment avec la résistance à l’humidité (que j’ai inauguré en shootant un évènement sous la pluie, donc ça sert) et des marquages sur la bague d’ouverture qui manquaient à la version précédente. La bague est un peu plus dure à tourner également, ce qui n’est pas un luxe quand on tient l’appareil d’une seule main.

En résumé, si vous cherchez une optique grand angle pour faire du dancefloor et que vous êtes chez Fuji, je vous recommande très largement le 10-24mm F4, il fait parfaitement le job et saura se faire oublier dans votre sac.

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La guerre des 23mm Fuji: F1.4 vs f2.0

Mon quotidien en photographie se résume essentiellement à deux focales différentes: 23mm APS-C (eq.35mm) et 56mm APS-C (eq.85mm). L’histoire de comment j’en suis arrivé là est assez longue et plutôt amusante (et je la raconte lors de mon passage dans le podcast de Sebastien Roignant), mais pour résumer le chemin a été tortueux et a fait la part belle à une réflexion sur mon mode de fonctionnement, pas mal de discussions avec des collègues photographes, plusieurs tentatives avec différentes focales, et un point sur ma pratique globale pour en arriver là.

Récemment, j’ai fait la connaissance d’Olivier Laban-Mattei, photographe documentaire exceptionnel, et j’ai eu l’occasion d’enchainer, par le plus grand hasard, son interview et un workshop avec lui. J’ai donc pu lui poser les questions que je me posais sur son fonctionnement, et j’ai vu le contenu de son sac (que vous pouvez également voir ici), avec un petit détail qui a son importance: je l’ai vu de près, et ça m’a fait me questionner autant que la fois où j’ai remis à plat mon choix de focales. Pour la faire courte, Olivier voyage léger, en Leica M, mais surtout il utilise des optiques f2.0 très compactes et ça ne l’empêche pas de faire un travail exceptionnel.

Au quotidien, j’utilise deux appareils Fuji X-T3, chacun avec un objectif différent: à droite, un 23mm f1.4, à gauche un 56mm f1.2. On parle d’optiques Fuji APS-C, donc dire qu’elles sont encombrantes n’est pas réellement la vérité, mais je les ai achetés il y a 5 à 6 ans et à l’époque il n’existait pas leurs variantes f2.0, plus compactes et récentes, et plus performantes. Beaucoup moins chères aussi. S’est donc posé une question très sérieuse: est-ce que ça vaudrait la peine de changer d’optiques pour leur version plus compacte, sachant que je perds au moins un stop de lumière et du bokeh, et que je gagne de l'encombrement, du poids, et de la vitesse.

Tous les mois, je fais une sortie photo avec des amis. L’un d’eux, lors de la dernière en date, avait le fameux 23mm f2.0, et nous avons donc échangé nos objectifs le temps d’un après midi, pour se faire une idée, et la réponse que j’ai trouvée n’est finalement pas si tranchée.

Sur la question de l’encombrement et du poids réduits, je suis partagé: Il ne sont en effet pas réellement sensibles appareil en main. On gagne effectivement quelques 100g, et ça peut peser pour certains, mais pour moi qui suis costaud, la différence est négligeable. Je n’ai cependant pas réellement testé le matériel rangé dans un sac, ce qui est le vrai test à ce niveau là, car je n’avais que le 23mm f2.0 sous la main, mais je ne doute pas que si j’avais eu un 50mm et l’occasion de tout ranger dans mon sac, j’aurais certainement senti une différence plus nette sur la journée, en même temps que j’aurais constaté un gain de place.

Sur la qualité d’image, je n’ai pas senti de différence notable. Je shoote peu à pleine ouverture et je ne vois donc pas forcément de nécessité à ouvrir à f1.4 fréquemment, même si certaines églises peuvent être très sombres. Le bokeh est effectivement sensiblement moins doux sur le f2.0, mais je fais plus de reportage qu’autre chose donc ça ne me dérange pas forcément.

Sur la rapidité de mise au point, je ne l’ai pas sentie. Mon f1.4 est très bon à ce niveau là, et si l’autre est supposément meilleur, c’est suffisamment proche pour ne pas avoir à m’en soucier.

La qualité de fabrication est une autre histoire. Le f1.4 coûte près du double du f2.0, et ça se sent: l’optique a l’air indestructible (et me l’a déjà prouvé plusieurs fois), c’est du tout métal, et la bague de mise au point qui se rétracte pour passer en mode manuel est plus fiable et rapide à utiliser. La bague pour régler l’ouverture est beaucoup plus souple sur le f1.4, certains trouveront que c’est un défaut (elle se dérègle facilement en frottant sur les vêtements), pas moi car j’y suis habitué.

Le verdict est loin d’être tranché au final, mais j’ai trouvé ma/mes réponses:

  • Si je ne possédais aucune de ces deux optiques, j’achèterais le f2.0 sans hésiter. Le rapport qualité prix est exceptionnel, et pour qui privilégie un kit léger et peu encombrant, c’est la lentille parfaite.

  • Si je possédais le f2.0, je ne regarderais pas le f1.4. Il est possible que le stop supplémentaire me manque parfois mais je ne pense pas que ça soit un souci réel vu les performances des boitiers actuels.

  • Si je possède le f1.4 (mon cas, donc), je regarde franchement vers le f2.0, mais je ne saute pas le pas. Le f1.4 est quasi parfait et me concernant, je ne gagnerais qu’un peu d’encombrement, mais pas assez pour me convaincre de revendre une optique de très bonne qualité pour remettre à peu de choses près le produit de la vente dans une optique qui est un bon compromis, mais reste un compromis.

Je referais bien le test avec le 56mm f1.2 vs le 50mm f2.0, où les résultats seraient certainement plus tranchés, et avec le tandem en f2.0 toute la journée dans mon sac pour voir si, justement, ça ne me ferait pas changer d’avis, , mais si on parle d’une optique isolée et de son utilisation, je garde mon 23mm f1.4.

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Test Matériel Alexis Paoli Test Matériel Alexis Paoli

Pourquoi j'ai acheté le GFX50R plutôt que le Canon EOS R5.

Avec ce titre un brin provocateur, je commence une série de quelques articles consacré au moyen format numérique Fuji GFX 50 R. Ce premier article parle de la prise en main de ce nouveau boitier, et présente une petite comparaison des différences entre ces deux appareils.

Test GFX50R Alexis Paoli

Avec ce titre un brin provocateur, je commence une série de quelques articles consacré au moyen format numérique Fuji GFX 50 R. Ce premier article parle de la prise en main de ce nouveau boitier, et présente une petite comparaison des différences entre ces deux appareils.

Depuis 2006, j’utilise des boitiers Canon, de l’Eos 20 D jusqu’au formidable  Eos 5DMkIV mais je rêvais secrètement du jour où je pourrai investir dans un moyen format. Je photographie principalement de l’architecture (en intérieur comme en extérieur), et depuis plusieurs années, je trouve le ratio d’image du 24x36 un peu « étriqué ». Avec cette envie d’un cadre plus « carré », le format 4/3 des chambres photos et des moyens formats est devenu mon graal.

Le prix du moyen format était jusqu’à présent un frein… les dos numériques Hasselblad ou phase one sont tout simplement inaccessibles, je n’ai pas assez de demandes de clients qui me permettraient d’amortir ces beaux joujoux à 30 000 €. Puis Pentax a sorti le 645 et 645Z, et Hasselblad a sorti l’hybride X1D puis son successeur le X1DII. Mais le parc d’optiques et/ou les tarifs proposés par ces deux marques ne m’avaient pas fait faire le grand saut. 

Fuji a cassé la baraque.

Et puis Fuji a sorti le GFX50S (2017), son petit frère plus léger le GFX50R (2018) et le monstre de 110 millions de pixels, le GFX100 (en mai 2019). En mars de cette année, le prix du GFX50R a été ramené à 3500 € pour le boitier nu et j’ai commencé à ne plus tenir en place… J’ai finalement acheté ce boitier 10 jours à peine avant l’annonce de sortie du Canon R5, et je suis conquis.

Et Canon fabrique des couteaux suisses…

Tout le monde en parlait depuis près de 6 mois, on sait enfin ce que le Canon R5 a dans le ventre… 45 millions de pixels, de la vidéo en 8k, un capteur stabilisé, des rafales de 20 images/seconde… et un prix supérieur à celui du Canon Eos 5DMkIV à sa sortie. Cet appareil devrait mettre tout le monde d’accord, mais la lecture de ces caractéristiques ne m’a pas convaincu. 

Je ne fais pas de photo de sport, pas plus que de la vidéo, travaille très souvent sur trépied… du coup la plupart des avancées techniques du R5 ne me servent tout simplement à rien… 

La découverte d’un autre monde

Avec l’arrive du GFX50R dans mon sac, c’est un autre monde qui s’ouvre à moi : autre fabricant, nouveau type d’appareil (hybride au lieu de reflex) et format d’image différent… les premiers clichés me donnent l’impression de redevenir amateur. C’est un peu frustrant et très agréable en même temps. Je dois revoir ma façon de faire des images, comprendre la logique Fuji, m’adapter à de nouvelles contraintes. Mais ce qui me remplit de bonheur dès le premier cliché c’est la qualité des photos : les couleurs sont plus riches et vibrantes que sur mon 5DMkIV, les nuances plus fines, la taille des pixels sur un grand capteur joue beaucoup, on obtient des fichiers magnifiques, avec une grande latitude de post-production. 

Je peste beaucoup sur les nombreux menus et boutons (trop nombreux à mon gout), mais les possibilités de réglages de ce boitier sont infinies. Il faut juste trouver ses marques, garder ce qui nous sert et désactiver le reste… Et c’est tout à fait possible.

Des objectifs Fuji d’une qualité incroyable.

Le prix des objectifs étant un peu salé, je n’ai acheté pour le moment qu’une seul optique, le Fuji GF 50 mm f/3,5 R LM WR. Je suis scotché par la précision de ce caillou ! Le piqué est dingue, on ne pense pas une seconde qu’il s’agit là de l’optique « économique » de Fuji pour permettre aux amateurs de s’équiper à bon compte. La construction est soignée, les bagues de diaphragme et de mise au point tournent comme des horloges suisses. Le tout est tropicalisé. Je n’ose pas imaginer ce que donneront les Fuji GF 30 MM F/3,5 R WR ou GF 110MM F/2 R LM WR… 

Mais pour le moment, le parc d’objectifs de Fuji ne répond pas tout à fait à mes besoins, fort heureusement il y a des solutions toutes trouvées.

Un parc optique phénoménal grâce à des adaptateurs.

Un dernier point me freinait fortement dans mon achat de ce boitier : les optiques grands angles et à décentrement. Pour les extérieurs, faire de la photo d’architecture sans possibilité de décentrement est juste impossible. Pour les intérieurs, un zoom 16/35 mm (équivalent 35mm) est la focale qui me sert le plus… 

En attendant que Fuji sorte une gamme dédiée à l’architecture (j’y crois très fort), il y a heureusement une solution : les adaptateurs et les optiques d’autres marques. J’ai donc pu à l’aide de la bague Viltrox EF-GFX, profiter des certaines optiques Canon, dont mes optiques à décentrement : les Canon TS-E 24 mm f/3.5L II et Canon TS-E 17mm f/4L. Il faut savoir que le cercle d’image produit par ces deux optiques est suffisamment grand pour le capteur du Fuji, et offre même la possibilité de décentrer. 

En fouillant un peu les forums, je me rends compte que de très nombreux objectifs peuvent être utilisés sur ce boitier : optiques Leica, Pentax, Hasselblad… Les possibilités créatives sont très larges, et chacun peut trouver la combinaison souhaitée. 

Premières conclusions.

J’adore ce boitier. Il a une vraie personnalité et son look ne laisse pas indifférent. Les 5DMkIV sont des boitiers fantastiques et je ne doute pas que Canon a produit avec le R5 une nouvelle référence en termes d’appareils, mais il leur manque ce petit quelque chose qui rend l’objet attachant. Je ne regrette pas du tout mon choix, ni de ne pas avoir commandé le R5 de Canon…

Avec Fuji on entre dans un autre monde, moins polyvalent, moins rapide… mais j’ai un vrai coup de cœur pour cet appareil et les images qu’il produit sont somptueuses.

Dans les prochains articles, je vous parlerai d’avantage de ce boitier pour un usage « architecture », des différents objectifs que j’aurai pu utiliser, et de mon ressenti après plusieurs semaines d’utilisation.

N’hésitez pas à commenter cet article, à me poser des questions ou à proposer votre point de vue sur ce magnifique appareil.

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